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En ce début d’année 2020, la coutume est d’adresser des vœux de bonheur à ses amis, à ses proches,… On pourrait aussi se les adresser à soi-même et se demander comment cultiver le bonheur, être heureux au quotidien. Woody Allen a dit que la seule façon d’être heureux c’est d’aimer souffrir. Il y a peut-être d’autres moyens d’y parvenir. C’est là une véritable leçon de philosophie pratique dont je vais évoquer quelques aspects.

Carpe diem : toute une philosophie !

Bien souvent, le pire ennemi, c’est soi-même : la petite voix qui nous répète qu’on ne pourra pas y arriver, qu’on n’en a pas les moyens. Cette petite voix qui ressasse le passé et qui appréhende le futur. Ainsi, le premier moyen d’être heureux est de vivre l’instant présent car on ne peut pas refaire le passé et on ne connaît pas encore l’avenir. Ainsi, être heureux, c’est d’abord cultiver l’instant présent : « carpe diem ». Cueille l’instant ! c’est le credo de l’inoubliable professeur de littérature dans Le Cercle des Poètes disparus… Il faut savoir profiter des moments où tout va bien, savourer de petits instants de plaisirs tout simples, se satisfaire de choses qui seraient insignifiantes pour la majorité des personnes. C’est un excellent moyen de remplir ses poches de bonheur.

La méditation

C’est pourquoi la méditation est l’un de ces moyens. On la confond parfois avec la relaxation qui n’est qu’un effet secondaire. En réalité, elle va bien au-delà. Elle permet de réagir à ses émotions, de relativiser les événements. Quand on est en état de pleine conscience, on revient aux cinq sens : on se connecte à ce que l’on entend, ce que l’on voit, ce que l’on sent, ce que l’on touche, ce que l’on goûte. Tout simplement, dans l’instant présent, on se sent bien car on ne pense ni au passé ni au futur : on pense seulement au présent.

Consommer : rien de trop !

A l’entrée du temple de Delphes est inscrite la fameuse phrase de Platon : « Rien de trop ». Un précepte qui suggère qu’un autre moyen d’être heureux pourrait être de changer son rapport aux objets, de connaître ses vrais besoins, de savoir ce qui peut réellement nous rendre heureux. En effet, la société se charge pour nous de décider ce que nous voulons grâce au marketing. Elle nous crée des besoins à travers la publicité qui est omniprésente. On achète parfois voire souvent pour remplir un vide en nous : c’est une fin insatiable de plaisir, mais le plaisir procuré n’est pas constant. Il en est ainsi de la consommation de la mode qui nous procure des plaisirs illusoires car elle change quatre fois par an. Autrefois il n’y en avait que deux : une pour la saison froide et une pour la saison chaude. Finalement, une « fashion victime » n’est victime que de ce système qui ne peut jamais nous satisfaire complètement. Dans la consommation de masse, l’individu n’est plus défini par ce qu’il fait mais par ce qu’il possède. Une petite communauté, les «minimalistes », a décidé de ne plus se faire imposer ce modèle. Les études ont clairement montré que consommer et posséder des choses ne satisfait pas notre besoin de donner un sens à notre vie. C’est aussi pour cette raison qu’il est important de trouver une passion et un but. De nombreuses personnes n’aiment pas leur travail et se libèrent de cela en acquérant davantage de biens, pour se dire que le travail les rend heureux. La fièvre de posséder est un tonneau des Danaïdes.

Sois généreux

A contrario, on éprouve plus de plaisir quand on fait un cadeau que lorsqu’on en reçoit. Quand on donne aux autres, on agit sur l’hormone du stress et, par conséquent, ce geste contribue à réduire notre anxiété. Au lieu d’aimer les objets il faut les utiliser… et plutôt aimer les gens. La première des habitudes est d’avoir des actes de gentillesse, même vis-à-vis d’un parfait inconnu. Un acte de bonté non planifié est très efficace : aider quelqu’un que l’on croise, qui est en difficulté, avoir un petit geste d’attention, de bienveillance. Sois généreux avec le monde, le monde sera généreux avec toi. 

Les vraies connexions au bonheur

Une autre clé pour être heureux, en effet, ce sont les relations sociales. Une étude menée à Boston sur une période de 75 ans a montré que les personnes qui ont des connexions sociales, qui s’investissent par exemple dans des associations, sont en meilleure santé et vivent plus longtemps que les autres. Une personne isolée se sent moins heureuse et sa santé se dégrade véritablement. L’important ce n’est pas la quantité des connexions, virtuelles, superficielles, illusoires, mais c’est la qualité des relations réelles avec nos proches. Vivre en plein milieu d’un conflit est toxique pour la santé. En outre, ces situations ont un impact sur la mémoire : celle-ci est bien meilleure et les souvenirs sont bien plus précis. Alors, en ce début d’année, plutôt de nous connecter à un écran, passons un petit coup de téléphone à un oncle éloigné ou à un ami que l’on n’a pas vu depuis des mois. Et connectons-nous avec nous-mêmes !

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