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Silence

17 mars 2020, 12 heures 05, début du confinement.
D’abord, tout est soudain devenu étrange.
Je n’ai rien entendu.
Et puis c’est arrivé d’un seul coup.
Il a éclaté, le silence.
Et le ciel a recommencé d’exister,
les chiens d’aboyer,
les oiseaux de chanter.
La vie toute simple s’est invitée.

Quand le silence accueille le printemps,
C’est l’éclat des premières fleurs qui s’éveillent
Les bourgeons naïfs qui préparent les frondaisons, fraîches aux heures chaudes.
C’est le ciel qui se couvre légèrement d’un voile de brume.

On pourrait se croire en bord de mer.
En vacances.
On est en vacance…
Et qu’il est doux, ce silence revenu !
Dans lequel lover d’oisives parenthèses
Une lecture, un poème, la visite d’une mésange, un tableau, une méditation
Un rêve à reprendre pour accompagner ce retour
A l’essentiel
Que l’on avait pourtant oublié.

I.G.

« L’arbre du silence porte les fruits de la paix », proverbe arabe

Le contrepoint au silence : le bruit

Le bruit ! Combien sommes-nous à en souffrir ? Nous sommes environnés par un monde extrêmement bruyant : télévision, circulation, musique, musiques d’ambiance y compris dans les salles d’attente des cabinets médicaux, y compris dans les ascenseurs… Il est devenu omniprésent ! Comme si on voulait nous empêcher d’être simplement à nous-mêmes, présents à nous seuls ! Qu’il soit subi ou choisi, ce bruit a un impact sur le corps et sur l’esprit ; le niveau sonore est limité à 100dB pour les baladeurs, 102 dans les boîtes de nuit ; dans le désert, le bruit n’excède pas les 10dB. À partir d’une trop longue exposition à 80,5dB, on constate une baisse de l’acuité auditive et l’apparition d’acouphènes. En outre, l’exposition au bruit génère le stress, les troubles du sommeil et même cardio-vasculaires. Le bruit fatigue, rend irritable, augmente les hormones du stress, altère la mémoire, les facultés cognitives et les capacités de concentration, favorise l’état dépressif et la baisse de motivation. La liste pourrait être allongée… Le bruit tue !

Bienfaits du silence

En ces temps d’ultra-connexion, le silence est un art de vivre perdu, qui favorise pourtant l’émergence des plus belles créations. C’est en cherchant en nous-mêmes que nous pouvons trouver la vérité, la beauté de l’âme en nous mettant en relation directe avec nous-mêmes, sans filtre extérieur, sans stimulation. Nous-mêmes avec nous-mêmes, à l’écoute de notre propre voix. Ce contact permet d’en apprendre davantage sur nos goûts, nos envies profondes, nos besoins réels. Dans le silence, nous pouvons également affronter nos démons, nos blessures, pour les apprivoiser et peut-être les soigner.

Le silence permet donc d’être davantage connecté à l’intuition et nous permet de prendre de meilleures décisions : en silence avec soi-même, personne n’est là pour nous dire quoi que ce soit, nous donner des conseils qui ne conviendrait qu’à lui seul, ou envoyer ses peurs. Seule notre intuition nous parle. C’est au cours de réflexions silencieuses qu’Albert Einstein a trouvé les premières idées sur la théorie de la relativité…

Et puisqu’il est le contrepoint du bruit, le silence diminue le stress, apaise, ralentit le tempo de la respiration, le rythme cardiaque. Les chercheurs ont constaté avec surprise que le silence avait un effet plus marqué que Mozart. Certes la musicothérapie est efficace, mais la « silencothérapie » le serait davantage ! Une étude menée par un cardiologue en 2006 (Luciano Bernardi) montre que deux minutes de silence étaient plus relaxantes que de la musique douce. 

Autre contrepoint au bruit, le silence est bénéfique pour le cerveau. Une autre étude, publiée en 2013, a mis en avant le fait que lorsqu’une souris était exposée à 2h de silence complet par jour, son cerveau voyait se développer de nouvelles cellules dans l’hippocampe (région du cerveau associée à l’émotion, à la mémoire et à l’apprentissage). En somme, pour préserver sa jeunesse et la vivacité de son esprit, cultivons le silence.

Cultiver le silence

La première chose à faire bien sûr est, après avoir sélectionné ses moyens de connexion, de fermer sa porte au monde extérieur. Alors, c’est le moment de pratiquer la méditation.

Autre possibilité, faire une balade en forêt : s’immerger dans 40 minutes de promenade, trois fois par semaine, booste le cerveau et l’aide à améliorer son attention et ses facultés de mémorisation.

D’autres font une retraite dans un monastère, dans un phare, bref dans un quelconque lieu isolé.

Alors, en cette époque de confinement ou le silence est revenu en maître, faisons silence dans notre esprit également : c’est l’une des plus sûres thébaïdes…

 « Je tiens mon âme en paix et en silence, comme un enfant contre sa mère », la Bible

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